A la découverte du passé minier d'Hergnies

Quelques mots d'histoire

Le Bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO le 30 juin 2012 à Saint Petersbourg, lors de sa 36ème session.

Comment et pourquoi notre village verdoyant fait partie du bassin minier ? Remontons dans l'histoire .....

♢    En 1737, la houille grasse est découverte à Anzin et en 1757 la Compagnie des Mines d'Anzin est créée. Un arrêté royal lui octroie la concession pour une durée de 40 ans, ainsi que la confirmation de l'arrêt du 20 avril 1751, autorisant l'exploitation de la houille à Hergnies. Ces compagnies privées appartiennent à de riches bourgeois qui poursuivent le même but que les nobles de l'ancien régime : s'enrichir.
La population ouvrière de cette époque est analphabète. L'ignorance facilite leur exploitation, d'où la phrase que tout enfant de mineur a entendu un jour : " si t'n'apprind pas à l'école, t'iras à gaillette ".

♢    Le travail dangereux et exigeant du fond, explique que le mineur se soit mis sous la protection d'un Saint patron.  Avec l'introduction des explosifs au fond, ce fut Sainte Barbe, dont l'image est associée à l'éclair et au tonnerre. Le jour de Sainte Barbe fut reconnu jour de fête pour les mineurs.

Plan et itinéraire du parcours

Vous pouvez télécharger le plan du circuit en cliquant ici.

Vous pouvez aussi télécharger l'itinéraire en cliquant ici.

Pour vous guider, veuillez suivre le pictogramme affiché ici à gauche ainsi que les sigles conventionnels de couleur marron qui indiquent la direction à suivre.

¤ Départ : sur le parking face à la mairie.
¤ Prendre la direction de la poste et tourner à droite devant la boucherie Fontaine jusqu’à la rue Delcourt, tourner à gauche.
¤ Continuer jusqu’à la 1ère à droite (rue de l’Égalité), puis à l’extrême droite dans la rue Salengro, passer devant l’école.
¤ Au carrefour, traverser et emprunter le sentier devant vous, jusqu’à la nouvelle cité.
¤ Tourner à gauche puis à droite dans cette cité et tourner à gauche dans la rue Édouard Vaillant.
¤ Au « haricot » prendre à gauche puis à droite et remonter la rue Lamendin. (Arthur Lamendin 1852- 1920).
¤ À la maison (chenil, gardiennage) prendre à gauche. - Panneau n° 1 -.
¤ Au premier carrefour, tourner à droite. - Panneau n° 2 - . 
En face, on aperçoit l’ancien dispensaire des mines (murs blancs et toit noir).
¤ À l’intersection, tourner à droite jusqu’à la rue Zola et puis à gauche dans la rue de l’Asile.
¤ Traverser la grand route, au square André Stil - Panneaux n° 3 et 4 -  (André Stil, 1921-2004, journaliste, écrivain, fit partie du Jury de l’Académie  Goncourt, sa maison natale était au N° 218 de la rue Jean Jaurès aujourd’hui Coiffure M.G.).
¤ Suivre le sentier (tracé approximatif de l’ancienne voie ferrée), à l’intersection  avec la rue Durafour, tourner à droite jusqu’au Puits Sophie  - Panneau n° 5 -.
¤ Revenir à l’intersection et tourner à droite, à quelques mètres, dans la clairière se trouve le Puits Laurent - Panneau n° 6 -.
¤ Rester sur le sentier et traverser la passerelle sur le Jard.
¤ Continuer tout droit à travers bois et tourner à gauche pour rejoindre la base d’Amaury.
¤ Contourner la base vers l’Escaut - Panneau n° 7 -.
¤ Prendre à droite le chemin de halage jusqu’à la place Jean Bart.
¤ Traverser la rue Gambetta et prendre la rue Henri DUPRIEZ.
¤ Prendre à droite et remonter la rue Hoche. Traverser, vous êtes dans la rue Émile Basly (Émile Basly 1854-1928) Aller devant le N° 14 - Panneau n° 8 -. 
¤ Traverser la Place jusqu’au point de départ.

Le long du parcours...

 

Vous allez emprunter la rue Arthur Lamendin et la rue Emile Basly.

  • Arthur Lamendin crée en 1882 à Lens, la première chambre syndicale pour les mineurs. 
  • Emile Basly, révolté par les conditions de travail, prend goût au militantisme. Il est l'instigateur de plusieurs grèves à Anzin. Il passe à la postérité pour avoir inspiré à Emile Zola, le personnage de Lantier dans Germinal.

Ces deux figures importantes du Bassin Minier seront élues députés et défendront la cause des mineurs.

Première Fosse d'Hergnies

 

Sa situation repérée par vue aérienne se trouve dans un triangle formé actuellement par les rues Zola, Lamendin, Chemin Vert, vers l’extrémité de la rue Pierre Mendès-France.

La Première Fosse d'Hergnies ouvre le 26 mars 1791.

En décembre 1791, la fosse est abandonnée et fermée. 

Cet abandon est principalement dû au harcèlement des troupes autrichiennes voisines.

Sa profondeur est incertaine : de 70 à 140 m.

Voilà ci-contre la position de cette Première Fosse.

L'Avaleresse Saint Grégoire

 

L'Avaleresse Saint Grégoire se situe à proximité des intersections du Chemin des Amoureux et de la rue Bernard Campana.

Elle ouvre le 3 mars 1805 pour un abandon et une fermeture à la fin du second trimestre 1806.

D'une profondeur de 14 m, elle ne fut creusée que par manœuvre des concessions, pour permettre  l’ouverture l’année suivante de la deuxième fosse d’Hergnies.

Une "avaleresse" est un puits de mine qui n'a pas permis l'exploitation du charbon pour diverses raisons : l'absence de houille, des éboulements, des inondations... néanmoins l'avaleresse peut servir pour l'aération d'autres galeries.

Deuxième Fosse d'Hergnies

 

La Deuxième Fosse d'Hergnies se situe au Rieu de Condé, entre l’école maternelle et l’ancienne maison de M. Pierre Bauvois, une cinquantaine de mètres en arrière de la rue Jean Jaurès, près de la rue de l’Asile.

Ouverte le 19 juillet 1806, on procède à son abandon et au « serrement »  du puits le 15 juin 1854. 

D'une profondeur jusque 161m et d'un diamètre du puits de 2,38 m, elle était reliée par voie ferrée à un quai d’embarquement au long de l’Escaut, dont le tracé, d’abord souterrain, était sensiblement le même que l’actuel chemin d’ici vers Amaury.

De nombreux arrêts temporaires et dénoyages émaillèrent l’exploitation.

Square André Stil

 

Le  square André Stil rend hommage à l'enfant du village, né en 1921, au 218 de la rue Jean Jaurès (actuellement le salon de coiffure MG).

Il devient écrivain,  auteur d'une vingtaine de romans et nouvelles. 

Il décrit notamment avec tendresse dans "Dieu est un enfant", l'univers chaleureux d'une famille de mineur dans les années 1920 -1930.

Il obtient le prix populiste en 1967 pour l'ensemble de son œuvre et rejoint l'Académie Goncourt en 1977.

La Fosse Sophie

 

Elle est située entre le canal du Jard et la route, à l’extrémité de la rue Durafour.

C’est le seul bâtiment encore debout.

L'origine de son nom est inconnue.

La Fosse Sophie ouvre le 26 juin 1835 avec un début de l’exploitation en mars 1836 (diamètre du puits : 2,60, profondeur : 152m).

On y arrête l’extraction le 20 septembre 1861 et le "serrement" du puits est opéré en août 1867.

Remblayage partiel en 1861, on garde la fonction d’aérage.

Le chevalement était de type « Halle », simple bâtisse surmontée d'une tour carrée en briques plus haute qu’une habitation.

Un chevalement est une charpente installée au dessus d'un puits pour supporter les molettes sur lesquelles passe le câble d'extraction. Il en existe plusieurs sortes :

  • métallique comme la fosse Ledoux à Condé-sur-l'Escaut,
  • en  béton comme la fosse Dutemple à Valenciennes,
  • en brique comme la fosse du Sarteau à Fresnes-sur-Escaut,
  • de type halle comme ici.

La Fosse Sophie est reliée avec les fosses Laurent, Hergnies 2 et Taffin en 1840.

De nombreux arrêts temporaires (difficultés géologiques, inondations) émaillèrent l’exploitation.

De 1847 à 1853, on exploita le minerai de fer provenant des conglomérats de carbonate de fer. L'exploitation peu rentable est vite abandonnée.

La Fosse Laurent

Elle se situe au lieu dit « Les Grands Rignains » entre le canal du Jard et le petit chemin conduisant à l’ancienne fosse Sophie et l’extrémité de la rue Durafour. Diamètre du puits : 2,60m - Profondeur : 178m.

Nom : M. Laurent était à l’origine éclusier à Bouchain, il devint un ingénieur de talent, puis administrateur de la Compagnie des Mines d’Anzin.  

La Fosse Laurent ouvre le 17 septembre 1833, pour un abandon et un « serrement » en août 1884. La première extraction a lieu le 9 mars 1835 et la dernière en décembre 1868. Une liaison est réalisées avec la fosse Sophie en février 1845.

La fosse fermée devint un simple puits de retour d’air.  De nombreux arrêts temporaires émaillèrent l’exploitation. Sa production aurait pu être beaucoup plus importante, mais elle fut freinée en raison de la mévente du « charbon maigre » à cette époque et par l’intérêt suscité par la fosse Amaury. 

Les bâtiments existaient encore vers 1950.

L'étang d'Amaury

 

Dès 1850, les risques d’affaissements et d’inondations liés aux trois fosses furent pris en compte. En 1867 et en 1880, des contrats entre la Compagnie des Mines et les habitants en témoignent.

Les marais initiaux des Bruyères, des Rignains et Sulpice s’approfondissaient d’année en année au point de se rejoindre en formant « le PLAC ». En 1935, le PLAC et le jard se rejoignaient sur plus de 2 km…    

L'arrêt progressif de l'exploitation minière, au cours du 20ème siècle, a provoqué l'effondrement des galeries souterraines et des affaissements des terrains de surface, donnant naissance à l'étang d'Amaury.

D'une superficie de 60 hectares, il est situé à cheval entre les communes d'Hergnies et de Vieux-Condé.

La Fosse Amaury

Située entre l’Escaut et le Jard, de nos jours, la base nautique d’Amaury occupe l’ancien carreau de la fosse. La trace du  puits est visible à l’arrière du bâtiment. 

Amaury était le prénom du Baron de La Grange, Administrateur de la Compagnie des Mines d’Anzin.

La Fosse Amaury ouvre le 5 mai 1834 et la fin de l’extraction date d'octobre 1912.

Son remblayage et « serrement »  est effectué en 1949.

Diamètre du puits : 2,60m. Profondeur : 238m.

De nombreux arrêts temporaires (difficultés géologiques, inondations) émaillèrent l’exploitation.

Sa production atteignait entre 300 et 350 tonnes/jour vers 1910. Le puits est utilisé en entrée d’air de 1919 à 1949.

À la fin de la guerre 1914-1918, de violents combats le long de l’Escaut détruisirent le chevalet et des bâtiments.

L'ancienne SO.CO.MA

 

 

En 1867, une société coopérative de consommation est créée afin de subvenir aux besoins des mineurs de la compagnie d'Anzin. Elle s'appelle la SO.CO.M.A SOciété COopérative des Mines d'Anzin).

Cette société n'appartient  pas à la compagnie minière, mais elle reste sous son  patronage. Sans le bon vouloir de la compagnie, cette société n'aurait pas vu le jour.

Le siège social se situait au 4, rue P. Mathieu à Anzin avec un magasin central mais la SOCOMA regroupait plusieurs dizaines d'enseignes éparpillées sur l'ensemble de la concession. 

Connue aussi sous le nom de « l’boutiqu’ d’el compa’nie », elle apparaît à Hergnies, sur la place de la République au n°14 rue Basly, en 1933. Elle était dédiée aux familles des mineurs ou à leurs ayant droits. Quasiment  toutes les familles de mineurs se fournissaient à la coopérative où les prix étaient plus intéressants.

Tout était à la disposition dans la coopérative : alimentation, outillage, droguerie, mercerie, électroménager.

Chaque famille y possédait un carnet pour noter ses achats. En fin d’année, selon le montant des dépenses, des « ristournes » étaient accordées.

Les magasins de la SOCOMA n'ont pas résisté à la concurrence des supermarchés dans les années 1970-1980.  L'activité cesse en 1977 et les magasins sont vendus à des particuliers ou reconvertis en commerce.

Votre périple se termine et toujours pas de coron à l'horizon...

 

De nombreux facteurs expliquent cette absence.

Les différents problèmes techniques rencontrés dans les puits, les rendements insuffisants dûs en partie à la politique d'exploitation de la direction,  n'incitent pas à la création de logements supplémentaires.  Les mineurs trouvent facilement une habitation dans le village.

En effet, c'est suite à la multiplication des puits, que les mineurs affluents et que les logements existants ne suffisent plus. Les ingénieurs conçoivent alors, au plus près du carreau de fosse, des habitations identiques,  le long de la route ou perpendiculaire à celle-ci.

La Compagnie des Mines d'Anzin présente son "coron" à l'exposition universelle de Paris en 1867.

Sainte Barbe

 

 

Sainte Barbe est la sainte patronne de toutes les professions en contact avec le feu mais qui utilisent également la poudre : pompiers, artificiers, artilleurs, métallurgistes, bien évidemment des mineurs, mais aussi des architectes et géologues, elle protège de la foudre.

Vous trouverez sa statue et son oratoire dans le circuit des chapelles.

Vous trouverez toute l'histoire des fosses d'Hergnies dans la brochure : "Classement du Bassin Minier au patrimoine de l'UNESCO. 2017, cinquième anniversaire. Hergnies : la Route des Fosses".

Cette brochure a été réalisée par l'association "la Mémoire Hergnisienne".

Elle est vendue au prix de 10 €.

Pour plus de renseignements, veuillez contacter le 03.27.40.41.25.